Alors que les différents rapports d’Ong et de la société civile recensent des cas de tortures dans les locaux de SRI, la délégation du ministre Trimua affirme n’avoir pas connaissance des allégations de torture avancées à l’égard de ce service. De quoi en est t-il exactement ?

Au Togo, les cas de tortures sont réels er connus des Togolais qui sont déjà passés par le SRI, L’ANR, les commissariats de police, les brigades de la gendarmerie ou des prisons.

Ces cas de tortures se sont amplifiés depuis les manifestations du 19 Août 2017. Durant la période d’août 2017 jusqu’en ce jour, nous avions assistés à des situations durant lesquelles les forces de l’ordre assistées parfois des miliciens ont fait irruption dans des maisons pour enlever des personnes soupconnées à tort ou à raison d’être militants ou sympathisants de l’opposition. Ces personnes sont souvent conduites dans les locaux du SRI et subissent des traitements inhumains, cruels et dégradants.

Certaines personnes sont souvent arrêtées pendant leur randonnée tout simplement par ce qu’ils ont eu la chance d’être au mauvais endroit au mauvais moment. C’est le cas de nombreux jeunes arrêtés le 13 avril 2019 , date à laquelle le PNP avait lancé un appel à une manifestation contre le pouvoir dictatorial. Nombreux sont ces jeunes qui avaient été torturés pendant des heures au SRI avant d’être transférés à la prison civile de Lomé. Ci-dessous images des victimes de torture du SRI.

Toutes ces arrêstations ont été produites dans des conditions qui ne respectent aucun règlement de la convention signée par l’État partie qui est le Togo à Genève. Autrement dit les règles en matière de procédure pénale n’ont pas été soigneusement respectées.

On comprend aisément que les autorités Togolaises tournent toujours le dos aux règles Mandela, aux protocoles de Bangkok, d’Istanbul ou encore l’article 13 de notre constitution qui oblige l’État de garantir l’intégrité physique et mentale, la vie et la sécurité de toute personne vivant sur le territoire. Nul ne peut… . On signe les conventions, on prend les engagements mais on ne les applique pas.
Le principe de la présomption d’innocence, l’imprescriptibilité du crime de torture, l’obligation d’ouvrir une enquête lorsque les allégations de plaintes concernant les tortures sont portées à la connaissance des autorités ne sont pas dans la réalité appliqués au Togo.

À celà, viennent s’ajouter La surpopulation carcérale, la vétusté des locaux carcéraux, le manque d’accès aux soins élémentaires avec risque de contagion, l’insuffisance alimentaire ( 1 à 2 repas/jour), l’incohérence notable dans les régistres réservés aux détenus ( erreurs dans les entrées et sorties des détenus), périodes longues d’attente de jugement, absence d’assistance judiciaire , procès-verbaux traficottés ( ne révélant pas la réalité ), le droit de visite conditionnée payant etc…

Nous vous laissons le soin de suivre les vidéos relatives aux réponses données par la délégation Togolaise en Suisse depuis le 26 juillet et celle du SG de L’OMCT Gerald Staberock en les comparant avec les images des cas de torture avérés et des conditions de vie dans les prisons Togolaises.

En attendant les enquêtes des Experts du comité de l’Organisation Mondiale Contre la Torture, nous demandons la libération immédiate et sans condition des détenus politiques.

04/08/2019

Ouro Koura Malik

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